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Le 10 février à 19h30: Présentation des Cahiers russes d’Igort parus aux éditions Futuropolis.

Nous avons le plaisir de vous inviter à la présentation des Cahiers russes d’Igort parus aux éditions Futuropolis. En présence d’Igort et de Galia Ackerman Après « Les Cahiers ukrainiens » Igort poursuit son travail consacré à l’implacable histoire de la Russie. Dans ce livre, à travers le combat d’Anna Politkovskaïa, il dresse un sombre constat de la Russie de Poutine… Extrait d’un interview d’Igort: “J’ai été choqué lorsque, le 7 octobre 2006, Anna Politkovkaïa a été assassinée dans l’ascenseur d’un immeuble anonyme de Moscou. Je me rappelle avoir écrit quelque chose sur mon blog à ce sujet, bien qu’il soit réservé habituellement à la narration. Anna était morte. Une lumière s’était éteinte de quatre coups de Makarov dans le ventre et dans la tête. La brutalité d’une démocratie travestie, à laquelle les soviétologues ont donné le nom de démocrature, avait parlé. Pour ma part, je ne savais pas encore que, seulement trois ans plus tard, je rentrerais dans cet ascenseur, au numéro 6 de Lesnaja Ulitza, que je parlerais avec les personnes les plus proches d’Anna. Que je suivrais certains de ces parcours en quête d’un sens, malgré les questions qui se multipliaient en moi. J’ai passé presque deux ans entre l’Ukraine, la Russie et la Sibérie pour essayer de comprendre, d’enregistrer. Qu’avait été l’Union Soviétique ? Comment avait été vécue cette expérience qui a duré plus de soixante-dix ans et surtout qu’est-ce qu’il en restait aujourd’hui aux habitants effarés que je rencontrais dans ses rues enneigées ? La grande mère Russie avec laquelle j’ai grandi, dans mes souvenirs littéraires familiaux (ce n’est pas un hasard si je m’appelle Igor), offre aujourd’hui un destin oppressant à ceux qui s’occupent de droits humains, à ceux qui n’acceptent pas les vérités préfabriquées. Elle a laissé sa place à ce que Ryazard Kapuscinsky appelle le grand mystère russe. Qui reste, quoi qu’il en soit, presque impénétrable à nous autres, les Occidentaux. Mais tout cela était-il vrai ? L’Homo Sovieticus était-il devenu, malgré lui, une légende ? Du matériel inclassable, un homme étranger à toute règle connue ? Après m’être installé en Ukraine, j’ai commencé à voyager avec mes cahiers de dessin, et petit à petit la nécessité d’une immersion dans le continent russe est devenue de plus en plus évidente. Tout comme la nécessité de comprendre ce qu’avait représenté, pour cette terre exterminée, le pays des glaces. La terre du tourment et des nostalgies lancinantes, qui gardait en mémoire les millions de déportés. Je parle évidemment de la Sibérie. C’est ainsi qu’est né ce livre, un livre d’histoires de petites gens, qui à travers leurs récits m’ont aidé à débrouiller ce grand mystère russe.“