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Rencontre avec l’écrivain Sergueï Lebedev, auteur de La limite de l’oubli (éd. Verdier)

Rencontre enregistrée le 26 mai 2014 à la librairie du Globe [powerpress] Le premier roman de Sergueï Lebedev (né en 1981) se présente comme une enquête. Ayant survécu, enfant, à la morsure d’un chien grâce à une transfusion sanguine, le narrateur cherche à connaître l’identité de celui dont le sang coule désormais dans ses veines et dont la personnalité recèle un mystère. Ayant grandi pendant la période de transition qui a suivi la perestroïka et la chute du régime, Lebedev appartient à une génération héritière d’une mémoire historique « trouée » pour laquelle la violence politique − pourtant centrale dans la conscience collective des Russes − demeure fiction ou cauchemar. La Limite de l’oubli est le premier roman d’un jeune auteur qui a su s’affranchir des limites imposées par l’effacement des années soviétiques. Il a mis au service de ce projet non seulement son talent littéraire, mais également son expérience de géologue qui l’avait conduit, à travers l’immensité de l’espace russe, vers les vestiges des camps et les paysages du Grand Nord, magistralement évoqué dans leur dimension à la fois mythique et politique. Sergueï Lebedev, né en 1981, vit à Moscou où il travaille comme journaliste. Il a participé à plusieurs expéditions géologiques vers le nord de la Russie, au cours desquelles il a découvert des vestiges de camps du Goulag. Cette rencontre avec les traces de la terreur stalinienne a nourri sa création littéraire. La Limite de l’oubli est son premier roman. [ean13 ean="978864327493"]  
Voyage aux confins de l’espace russe tout autant que plongée dans son histoire la plus sombre, ce premier roman, signé d’un jeune géologue, surprend par son ambition et sa force. Tout commence par une fascination, presque une vampirisation, celle du narrateur, pour le très ambigu « autre grand-père », ce voisin aveugle qui a donné sa vie pour le sauver. « L’autre grand-père m’adressait un message que j’étais le seul à pouvoir décrypter. » Pour percer le mystère de cet homme qui a traversé l’histoire de la Russie, du communisme à la perestroïka, le jeune homme entreprend un voyage dans les plaines du Grand Nord, jusque dans les goulags. Avec une force poétique singulière, presque physique, Sergueï Lebedev parvient à représenter l’immensité silencieuse des marécages sibériens mais aussi celle de l’horreur et du désastre.
Le Monde des livres, vendredi 28 mars 2014, Marécages du goulag, par Stéphanie Dupays
Entrée libre