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Podcast : Carte blanche à André Markowicz - saison 3. Cycle Tchekhov. Rencontre 1: Platonov

Rencontre enregistrée le 17 novembre 2015 à la Librairie du Globe [powerpress] C’est avec un immense plaisir que nous vous annonçons qu’André Markowicz est de retour à la librairie du Globe pour un nouveau cycle de rencontres consacrées à la littérature russe et à la traduction. Après une rencontre consacrée à « Partages », puis une rencontre consacrée à Dostoïevski à l’occasion de la sortie du thesaurus Oeuvres romanesques 1859-1864 » (éd. Actes Sud), nous démarrons un cycle Tchekhov. dont le théâtre complet a été traduit par André Markowicz et Françoise Morvan et publié aux éditions Actes Sud. La première rencontre est consacrée à Platonov, pièce écrite par Anton Tchekhov alors qu’il est âgé de 18 ans. « Platonov est la pièce qu’Anton Tchékhov écrit alors qu’il est encore au lycée. Cette pièce ne sera jamais jouée de son vivant. Découverte après sa mort et publiée pour la première fois, cette œuvre se révèle par sa modernité. Les Editions Actes Sud, dans sa collection Babel publient pour la première fois la version intégrale traduite par André Markowicz et Françoise Morvan, la pièce n’ayant été traduite jusqu’à lors que dans sa version abrégée. [caption id="attachment_8041" align="alignright" width="384"]Anton Tchekhov (à gauche) et son frère en 1882 Anton Tchekhov (à gauche) et son frère en 1882[/caption]Anna Petrovna, jeune veuve, invite chaque été un groupe d’amis chez elle en villégiature dans sa maison de campagne. Parmi eux, Platonov est un garçon qui paraît être joyeux, qui aime la vie; mais en réalité, il est tout le contraire, manipulateur et cynique. Il aime que ses amis s’intéressent à lui, il aime multiplier les aventures, bien qu’il ait une femme, Sacha, qu’il considère un peu comme sa fille. Dans cette pièce, on a le portrait d’un personnage ambigu qui sombre vers le désespoir… Cette pièce, au-delà de notre connaissance de l’œuvre de Tchékhov, met en évidence le vide existentiel qui s’empare de l’individu, ici de Platonov, dans une société qui décline doucement. La construction de la pièce étonne par son absence de structuration rendant plus évidente le moment ultime de la fin de Platonov. Tout concourt à cette finalité, Sasha, l’épouse insipide de Platonov, sa vérité permanente creuse et enfin son choix de se tourner vers Sofia, un retour au néant. Ce faisant, il pousse chacun vers son vide personnel. Il est vrai que cette pièce qui semble interminable traduit ici la difficulté d’en finir. Françoise Morvan y voit à travers cette pièce, la volonté de Tchékhov de dépasser « l’auteur de paroles creuses » en affrontant le vide dans une témérité qui appelle l’impulsion d’autrui. » Laurent Schteiner [ean13 ean="9782330037338"]