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L'AFFAIRE KRAVTCHENKO

L'AFFAIRE KRAVTCHENKO

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EAN/UPC: 9782742786305

Quand s'ouvre le procès Kravtchenko contre les Lettres .françaises, le 24 janvier 1949, il apparaît tout de suite que ce procès en diffamation va tourner au procès du régime soviétique et que la question de fond qui est posée là est celle de l'existence de camps de concentration en URSS. Les Lettres françaises appellent des témoins prestigieux qui affirment sous serment qu'il n'y en a pas et qu'il ne saurait y en avoir. On n'a encore entendu parler ni d'Une journée d'Ivan Denissovitch, ni de Soljenitsyne, ni du mot "goulag". Kravtchenko, lui, a fait venir des victimes, des "personnes déplacées". Et parmi ces témoins, une femme, Margarete Buber-Neumann dont le témoignage pro-duit un effet considérable.
Nina Berberova (qui passe sa dernière année en France) se trouve sur les bancs de la presse. Elle a compris ce qui se joue dans ces débats : non pas le sort de Kravtchenko, auquel elle ne s'intéresse guère, mais... la vérité. Sa stupeur d'émigrée consternée par l'aveuglement des témoins de la défense, sa révolte contre le prestige usurpé d'un pouvoir criminel, et sa détermination à saisir l'occasion du procès pour contribuer, si peu que ce soit, à l'émancipation de l'opinion occidentale, lui inspirent des portraits, de petits commentaires incrustés dans le compte rendu, parfois simplement des sous-titres — mais ils sont acérés comme des fléchettes d'acier. Quarante ans plus tard, glasnost oblige, nous lisons ce document sans étonnement peut-être, mais avec un effroi considérable.
C'est cela, l'effet Berberova : la rigueur du compte rendu, l'acuité du regard, la nécessité de la justice et l'efficacité du style.